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Les plaintes des donateurs concernant l’organisme UNIS soulèvent des questions d’éthique, de contrôle des donateurs et de transparence

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Reed Cowan est un journaliste de télévision primé qui a perdu son fils de 4 ans, Wesley, dans un accident survenu dans un terrain de jeux en 2006.

Dans un témoignage empreint d’émotion devant le Comité permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique de la Chambre des communes, le 26 février 2021, M. Cowan a dit qu’il avait contribué à amasser des millions de dollars pour l’organisme UNIS dans le but de construire une école au Kenya en mémoire de son fils. L’école devait être baptisée « École de Wesley » (Wesley’s school).

M. Cowan a déclaré au cours des derniers mois avoir constaté que la plaque apposée sur l’école portait le nom d’un autre donateur et qu’on avait honoré un autre groupe lors de l’inauguration de l’école. Il pense qu’on aurait dit à deux groupes différents de donateurs qu’ils avaient recueilli des fonds pour la même école et il demande à l’Agence du revenu du Canada (ARC) et à l’Internal Revenue Service des États-Unis (IRS) de procéder à un audit de l’organisme UNIS.

Le Comité permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique se penche actuellement sur les liens l’organisme UNIS avec la famille du premier ministre Justin Trudeau ainsi qu’avec la famille de l’ancien ministre des Finances, Bill Morneau.

L’organisme sans but lucratif est en train de mettre fin à ses activités au Canada, affirmant en septembre 2020 s’être retrouvé au cœur d’un scandale politique en lien avec un programme de bourse de bénévolat étudiant qu’il n’était pas en mesure de combattre.

Après le témoignage de Reed Cowan, l’organisme UNIS a envoyé une déclaration à CBC News dans laquelle il affirmait que l’expérience de M. Cowan était malheureuse, mais extrêmement rare. Il poursuivait en alléguant que M. Cowan avait mal interprété la vidéo qui semblait montrer qu’on honorait un autre groupe à l’inauguration de l’école dont la construction avait été financée par M. Cowan en l’honneur de son fils.

Dans un article publié sur le site du National, le 7 mars 2021, la CBC rapportait que plus de trois groupes avaient chacun versé des dizaines de milliers de dollars à l’organisme UNIS en 2013 pour financer ce qui s’est révélé être le même projet de construction d’un puits dans un village du Kenya. Les contributions dépassaient largement le coût total du projet, ce qui soulève des questions sur ce que l’organisme a fait avec le reste des fonds.

L’organisme UNIS a répondu que les fonds supplémentaires avaient été utilisés pour d’autres projets comme l’installation de tuyauterie, la construction d’une installation de stockage de l’eau et l’installation de pompes.

Donna McFarland, l’organisatrice d’un des groupes qui a amassé des fonds pour le projet de construction du puits a déclaré à la CBC avoir la confiance absolue que l’argent a été utilisé à bon escient.

Le Code de déontologie de l’AFP

La confiance, la transparence et la responsabilisation sont au cœur des préoccupations de l’AFP lorsqu’il est question du scandale entourant l’organisme UNIS. Les allégations de pratiques contraires à l’éthique pourraient miner la confiance de la population canadienne envers le processus philanthropique. Des pratiques de collecte de fonds éthiques, et plus particulièrement le Code de déontologie de l’AFP, sont primordiales pour bâtir la confiance. Les professionnels en philanthropie et en collecte de fonds – des personnes qui amassent des fonds de manière efficace et éthique – adhèrent au Code de déontologie de l’AFP et à la Charte des droits du donateur.

Le scandale entourant l’organisme UNIS soulève de nombreuses questions parmi les organismes de bienfaisance, notamment l’implication de certains politiciens, les relations avec le gouvernement, le contrôle que les fondateurs de l’organisme exercent sur les conseils d’administration présumément indépendants, la manière dont les programmes d’un organisme de bienfaisance sont commercialisés auprès des donateurs, le type de reconnaissance auquel s’attendent ces donateurs ainsi que les questions de transparence et de reddition de compte.

Le Code de déontologie de l’AFP comprend cinq normes touchant la sollicitation et la gestion des dons philanthropiques qui sont liées à l’affaire UNIS :

  • Les membres doivent veiller à ce que tous les documents de sollicitation et de communication soient exacts et reflètent fidèlement la mission de leur organisme et l’utilisation des fonds sollicités.
  • Les membres doivent veiller à ce que les donateurs reçoivent des conseils judicieux exacts et éthiques sur la valeur et les implications fiscales de dons éventuels.
  • Les membres doivent veiller à ce que les dons soient utilisés conformément aux intentions des donateurs.
  • Les membres doivent veiller à ce que toutes les sources de revenus soient bien gérées et que l’on rende des comptes de façon périodique quant à leur utilisation et à leur gestion.
  • Les membres doivent obtenir le consentement explicite des donateurs avant de modifier les conditions des transactions financières.

L’AFP propose aussi des lignes directrices sur les normes qui comprennent des exemples de comportements éthiques et non éthiques.

L’AFP va continuer de suivre l’affaire UNIS. Pour en savoir davantage au sujet de notre Code de déontologie et du Comité de l’éthique, visitez le site Web de l’AFP.

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