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Savoir ce que l’on sait : Les données au service de la collecte de fonds

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L’Enquête sociale générale – Dons, bénévolat et participation (ESG DBP) est une mine d’informations utiles au quotidien pour les professionnel.le.s en collecte de fonds, selon Imagine Canada, Bénévoles Canada et l’Association des professionnels en philanthropie du Canada (AFP Canada).

Réalisée par Statistique Canada tous les cinq ans, l’ESG DBP vise deux objectifs principaux : recueillir des données sur les tendances sociales afin de surveiller les changements dans les conditions de vie et le bien-être de la population canadienne et fournir des renseignements actualisés sur des questions particulières de politique sociale d’intérêt actuel ou émergent. L’enquête est le résultat d’un partenariat de ministères fédéraux et d’organisations du secteur bénévole qui comprend Patrimoine canadien, Santé Canada, Emploi et Développement social Canada, l’Agence de santé publique du Canada, l’Agence du revenu du Canada, Statistique Canada, Imagine Canada et Bénévoles Canada.

« Les données de l’ESG DBP sont précieuses, car elles fournissent un point de référence ponctuel permettant d’analyser les tendances et le comportement des donateurs au fil du temps », déclare Megan Conway, présidente et cheffe de la direction de Bénévoles Canada. « Ces données permettent aux professionnel.le.s en collecte de fonds de comprendre comment évoluent les habitudes des donateurs au fil du temps. Dans un environnement en constante évolution, il est essentiel d’avoir une base de référence pour comparer les tendances et cerner stratégiquement les domaines sur lesquels se concentrer dans le cadre de la collecte de fonds et du bénévolat. »

Mme Conway ajoute que même si l’environnement a changé depuis l’ESG DBP réalisée en 2018, les données recueillies fournissent toujours de précieuses informations sur les tendances en matière de don et de bénévolat au Canada qui peuvent éclairer la prise de décision et la planification.

Dave Lasby, le directeur de la recherche à Imagine Canada, étudie les questions émergentes d’intérêt depuis plus de dix ans.

« Il est important de comprendre que les données générées par l’ESG DBP découlent des tendances démographiques, sociales et économiques qui, en général, n’évoluent pas rapidement », explique-t-il au sujet de la pertinence aujourd’hui des données datant de 2018. « La pandémie a certes provoqué ou accéléré de nombreux changements, mais le long historique de cette enquête et de celles qui l’ont précédée depuis 1997 montre une continuité, même en présence de bouleversements importants tels que la récession économique de 2008 2009. »

Selon M. Lasby, il y aura plus de points communs que de différences entre les résultats de la prochaine enquête et ceux des éditions précédentes. Les données seront générées à l’automne 2023, a indiqué Statistique Canada, qui espère atteindre un échantillon de 60 000 personnes. L’étude elle-même sera publiée en 2025.

« Nous sommes conscients du manque de données dans notre secteur », affirme Lisa Davey, vice-présidente d’AFP Canada, qui parle chaque semaine à des dizaines de professionnel.le.s en collecte de fonds au sujet de leur travail et des défis qu’ils doivent relever. « AFP Canada et de nombreux autres acteurs du secteur réclament constamment que l’on recueille plus de données sur notre secteur. La nécessité d’avoir des données supplémentaires demeure, mais nous souhaitons utiliser les données disponibles générées par l’ESG DBP. C’est pourquoi AFP Canada s’attache à faire connaître l’ESG DBP – nous voulons faire valoir l’importance de ces données en contribuant à les rendre plus accessibles. 

« Les points de données peuvent aussi être utiles lors de la production de rapports et la rédaction de propositions de subvention, en plus d’aider à étayer les demandes de fonds en interne pour financer de nouveaux programmes de collecte de fonds », explique Mme Davey. « Comprendre les raisons qui empêchent les gens de donner plus ou la manière dont ils préfèrent verser leurs dons est très utile pour les professionnel.le.s en collecte de fonds, en particulier au moment d’élaborer leurs programmes et de planifier leurs activités de collecte de fonds. »

AFP Canada travaille en partenariat avec Imagine Canada, Bénévoles Canada, Ajah, Professionnels en gestion de bénévoles du Canada et la Fondation canadienne pour la philanthropie de l’AFP afin de développer des outils qui permettront aux professionnel.le.s en collecte de fonds d’utiliser les données pour comprendre les tendances dans le secteur de la bienfaisance et le secteur du bénévolat, cerner les forces et les lacunes, voire découvrir de nouvelles possibilités. Parmi ces outils, mentionnons le Centre canadien de connaissances sur les dons et le bénévolat, un site Web qui se veut une nouvelle destination où trouver de l’information et d’autres ressources utiles sur les dons, le bénévolat et la participation civique.

« Le site Web présente les données de manière conviviale », explique Lisa Davey. « Par exemple, on peut voir qui fait des dons et le montant des dons pour l’ensemble du Canada ou par province et territoire, la méthode de don utilisée et le type d’organisation soutenue. »

Les données de l’ESG DBP peuvent être très détaillées. David Lasby souligne qu’elles fournissent un portrait contextualisé et détaillé des donateurs. En plus d’une multitude de données démographiques, on a un aperçu des causes qu’ils soutiennent, de la façon dont ils réagissent aux méthodes de sollicitation, de ce qui les empêche de donner davantage ainsi que des liens entre les dons et le bénévolat, l’aide directe aux autres ou la participation dans les mouvements sociaux.

« Les professionnel.le.s en collecte de fonds devraient accorder une attention particulière à ces données, car elles permettent de mieux connaître l’ensemble des donateurs tout en les présentant comme des personnes à part entière », explique M. Lasby. « Aucune autre source de données ne passe au peigne fin l’information détaillée recueillie auprès d’un large échantillon pour faire ressortir de nombreuses sous-populations. Par exemple, si l’on veut connaître le montant que les donateurs vivant dans les provinces des Prairies donnent aux organismes de services sociaux, les autres causes qu’ils soutiennent et les raisons qui les incitent à donner, l’ESG DBP est la source de données à consulter. »

Les données de l’ESG DBP peuvent éclairer les décisions de collecte de fonds et au quotidien concernant les donateurs, et ce, de plusieurs manières, notamment en créant un argumentaire de soutien pertinent, en élaborant des stratégies de collecte de fonds diversifiées et en faisant de la sollicitation adaptée en fonction de l’âge des donateurs. Ces données peuvent également guider l’utilisation des différentes méthodes de collecte de fonds, telles que les campagnes en ligne ou les campagnes traditionnelles de télémarketing et de publipostage.

« Dans l’ensemble, les données de l’ESG DBP offre aux professionnel.le.s en collecte de fonds de l’information précieuse sur le comportement et les préférences des donateurs, ainsi que sur les tendances », souligne Megan Conway. « En utilisant ces données pour prendre les décisions courantes et concernant la collecte de fonds, les professionnel.le.s de la collecte de fonds peuvent accroître leur efficacité sur tous les plans – en matière de fonds collectés, d’établissement de relations avec les donateurs et d’avancement de la mission de leur organisation. »

« Le meilleur usage que l’on puisse faire de ces données relève probablement plus de la stratégie que de la gestion au quotidien. Dans ce contexte, les données de l’ESG DBP constituent un excellent point de référence, un élément de comparaison à ses propres expériences et intuitions », précise David Lasby. « Elles fournissent un cadre idéal de réflexion sur les donateurs et les dons, en plus de permettre de prendre la richesse de l’expérience que l’on a accumulée au fil des ans, de l’organiser et de la traduire en stratégies et en plans d’action. »

Si les données de l’ESG DBP sont très utiles, elles ont toutefois le défaut de sous-représenter les groupes diversifiés et racisés. Statistique Canada a reconnu les limites d’un grand nombre de ses méthodes de collecte de données et s’efforce de mettre en place des structures plus inclusives qui commencent à remédier au manque d’inclusion des communautés diversifiées et en quête d’équité.

« En ayant des données plus inclusives dans l’ESG DBP, les professionnel.le.s en collecte de fonds pourront identifier les groupes qui ont été historiquement sous-représentés ou marginalisés », déclare Megan Conway. « Ils seraient donc en mesure élaborer des stratégies et des initiatives ciblées pour combler les lacunes et ainsi favoriser des pratiques philanthropiques plus inclusives et plus équitables. »

« En ce qui concerne le rôle de ces données, je pense que le principal problème auquel les gens font face n’est pas l’absence de données, mais plutôt le fait que trop de données sont difficiles à recueillir », déclare David Lasby. « Les gens doivent comprendre comment les données peuvent être organisées et agrégées et comment la base de données peut être interrogée pour produire de l’information exploitable et une base de référence permettant la comparaison afin d’avoir une compréhension plus profonde, pour passer des données à la connaissance. »

« Avec le Centre canadien de connaissances sur les dons et le bénévolat, nous souhaitons faciliter l’accès à ces données utiles pour les professionnel.le.s en collecte de fonds », mentionne Lisa Davey. « Comme l’a dit David Lasby, notre objectif est de passer des données à la connaissance. »


 

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